Une tempête éclate sur Mars, surprenant la mission Arès III, qui doit évacuer en urgence. L'astronaute Mark Watney est laissé pour mort ; il survit de justesse et se retrouve seul dans un habitat précaire. Il doit tout organiser pour sa survie, ne sachant même pas s'il pourra contacter la terre...
The Martian reprend la vogue des films de found footage (Europa Report par exemple) mais transforme cette formule de productions à petit budget en un blockbuster aux moyens démesurés. Or, ce sont les aventures de Watney, ce Robinson de l'espace, enfermé dans un habitat précaire qui sont les plus prenantes. On toucherait presque par moments à des questionnements sur la solitude, sur la précarité de l'homme et sur l'attitude à avoir face à la mort quand celle-ci est quasi-certaine.
On pourrait presque s'amuser à faire un montage du film avec uniquement les séquences sur Mars, et on n'y perdrait rien d'essentiel. En effet, Ridley Scott n'est pas Tarkovski, et trop rapidement, le côté américain reprend le dessus quand le film se concentre davantage sur les équipes de secours sur terre. Les acteurs sont très bons (Chiwetel Ejiofor, Jessica Chastaing, Jeff Daniels..) et Ridley Scott sait toujours tenir une caméra, mais le scénario reprend tous les poncifs d'Hollywoood, avec ces répliques sorties d'un stock de dialogues en kits, son humour répétitif, ces situations stéréotypées, ces péripéties ultra-conventionnelles. Le pompon est atteint à la fin, avec la foule qui suit le sauvetage en direct sur CNN, grâce aux écrans géants de Times Square...
Comme c'est de plus en plus le cas dans les blockbusters, on aura aussi droit aux scènes destinées à flatter le marché chinois* : ici, la CNSA (la Nasa chinoise) qui vient généreusement en aide aux équipes de Houston. Mais la hiérarchie des compétences sera vite rétablie : lorsque le personnage de Sean Bean découvre la rampe de lancement de la fusée chinoise, il leur fait remarquer qu'on n'est plus à l'époque d'Apollo 9 (1969). Un taquet sur la tête, et l'Oncle Sam remet à sa place les braves asiatiques...
(*Voir la version remontée d'Iron Man 3 pour la Chine ; dans Looper, le héros part vivre à Shanghaï alors que rien ne le justifie dans le scénario etc.)