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The Hustler (L'arnaqueur)

26 Février 2014, 20:05

(1961, de Robert Rossen)

(1961, de Robert Rossen)

Eddie Felson est un virtuose du billard, qui rêve de vaincre le champion Minnesota Fats. Il va l'affronter dans un match-marathon de 24 heures, manquer de peu la victoire puis perdre de façon humiliante. En cherchant à se relever de cette défaite, il rencontrera une femme qui voudra le sortir de milieu perverti et malsain...  

 

Paul Newman livre une performance absolument magnifique. Dans ce rôle d'un jeune arnaqueur brisé, vaincu, découvrant avec amertume les réalités de l'existence et les conséquences de son aveuglement, il crève l'écran. George C. Scott en manager véreux est, comme souvent, excellent. 

Le choc provoqué par cette oeuvre de Robert Rossen est d'autant plus grand qu'il ressemble au début à un film d'arnaque bien fait mais classique, avant de virer soudain dans la tragédie. L'Arnaqueur n'est pas l'Arnaque : il n'est pas léger et joyeux, il est sombre et douloureux. 

Tous les thèmes de la meilleure littérature américaine s'y trouvent : le jeune ingénu face à l'homme mûr, la boisson, les femmes, l'errance, la déchéance et la quête de la virilité. C'est un chef-d'oeuvre, qui nous interroge sur ce qu'il en coûte de vouloir gagner, sur le courage de reconnaître ses erreurs, et sur ce qu'il faut sacrifier pour s'accomplir.

(The Color of Money, 1986, de Martin Scorsese)

(The Color of Money, 1986, de Martin Scorsese)

Scorsese a réalisé une suite, vingt-cinq ans après, The Color of Money (1986). Nous retrouvons Eddie Felson, maintenant d'âge mûr, négociant en alcools, qui découvre un jeune prodige du tapis vert (Tom Cruise) : il va le prendre sous son aile et lui apprendre le métier...

Scorsese a réussi une oeuvre très originale. Son une approche bien différente de celle de Robert Rossen, de sorte que la Couleur de l'argent peut être vu indépendamment de l'autre. Comme souvent chez Scorsese, c'est une chronique de vie : nous suivons le maître et l'élève sur les routes, de salles enfumées en bars douteux, jusqu'au tournoi qui doit marquer la consécration du jeune champion... et peut-être le retour de "Fast" Eddie dans le jeu ?

Il ne faut pas s'attendre à un suspens trépidant. Un peu comme dans un roman de Simenon, l'intrigue est un prétexte pour s'installer dans une atmosphère et se mettre dans la peau des personnages. 

Forest Whitaker fait une apparition, et révèle déjà un grand talent. 

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