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Chaos

15 Février 2024, 17:23

(2005, de Tony Giglio)

(2005, de Tony Giglio)

Une banque de Seattle est attaquée par des braqueurs. Ils s'enferment à l'intérieur avec une trentaine de clients. Le chef de la bande demande à négocier avec l'inspecteur Quentin Conners. Quelques semaines plus tôt, celui-ci a été suspendu de ses fonctions après la mort d'une femme prise en otage. Le commissaire rend son badge à Conners mais le prévient qu'il l'aura à l’œil. Il lui attribue un jeune coéquipier, Dekker, qui fait sa première journée dans la police et sera chargé de constater toute infraction aux règles de la part de Conners.

Alors que le SWAT entre dans la banque contre les ordres de Conners, une explosion souffle le bâtiment. Dans la confusion, la plupart des otages parviennent à s'échapper, les braqueurs aussi. Les policiers constatent rapidement qu'aucun argent n'a été volé, aucun coffre ouvert. La seule piste est l'image d'un des bandits, capturée par une caméra de surveillance.

 

Chaos vaut mieux que ce qu'on pressent au début, c'est-à-dire un banal polar rempli de clichés (le flic blasé mal vu de sa hiérarchie, le débutant fils d'un policier mort en service, le supérieur incompétent etc.) Il met à l'affiche Jason Statham et Wesley Snipes, mais ce n'est pas un film d'arts martiaux. Il ne faudra même pas attendre de combat entre les deux vedettes. L'inspiration du film vient plutôt de Inside Man ou The Usual Suspects.

Pour faire cool et cérébral à la fois, le scénariste prétend s'appuyer sur la « théorie du chaos », selon laquelle de l'ordre finirait par émerger d'événements apparemment sans lien entre eux. En réalité, le scénario repose sur un principe plus banal : les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. Il aurait été plus simple de le dire dès le début - mais cela aurait été moins attrayant. (Du reste, je pense pas que la théorie du chaos d'Edward Lorenz corresponde à ce qui est dit dans le film.)

 

Le scénario réserve plusieurs surprises, même trop sur la fin. Le problème des films à twist est que, s'ils ne sont pas tout à fait réussis, ils semblent inutilement compliqués. Combien de fois la possibilité de ménager des retournements de situation a fini par tourner la tête au scénariste, puis au réalisateur, qui va enchainer dans les dix dernières minutes les flash-backs et les révélations incroyables ? (Je pense par exemple à Lucky Number Slevin, qui use de ce procédé jusqu'à l'invraisemblance)

 

Wesley Snipes a l'air de bien s'amuser dans son rôle de méchant manipulateur, et sa bonne humeur a quelque chose de communicatif. Ma grosse surprise aura été que le commissaire ne soit pas coupable, alors que tout pointait vers lui : il est antipathique, jaloux du héros et ne fait rien pour aider l'enquête. Henry Czerny (le supérieur de Tom Cruise dans Mission Impossible 1 et 8), lui a pourtant fait une belle tête de traître.

 

Au total, Chaos n'est ni honteux, ni formidable. C'est un effort honnête. C'est le genre de films qu'on regardait pour passer le temps dans le train ou l'avion, avant l'arrivée massive des ordinateurs portables et des tablettes.

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