Moon

(2009, de Duncan Jones)

Depuis trois ans, Sam Bell est l'unique ouvrier en charge d'une base d'extraction de minerais, située sur la face cachée de la lune. Son seul compagnon est l'intelligence artificielle de la station. Accablé par la solitude, Sam compte chaque jour qui le sépare de son retour sur terre, où l'attend sa famille. Après un accident lors d'une sortie en char, il commence à avoir des hallucinations inquiétantes...

Moon est un thriller SF original, plus orienté sur les troubles de son héros que sur la technologie et l'anticipation. Il ménage plusieurs surprises intéressantes, même si quelques "trous" dans le scénario nuisent à la crédibilité de l'histoire : [spoiler]  on se doute que les clones sont programmés pour avoir une durée de vie de trois ans, à la manière des Réplicants dans Blade Runner. Néanmoins, cela n'est pas explicitement dit. Plus gênant, le manque assez incompréhensible de communication entre les deux clones. Pourquoi ne sont-ils pas plus surpris que cela de se rencontrer ? Pourquoi mettent-ils tant de temps à se demander ce qui va leur arriver ? 

On se laisse tout de même prendre dans cette histoire angoissante. Le réalisateur a très bien su jouer sur l'aspect  déroutant de l'IA, avec son oeil bleu glaçant et ses smileys rudimentaires qui signalent son humeur à l'écran. Ces idées participent pleinement de l'ambiance et orientent le spectateur... ou le déroutent. Ainsi, comme tout le monde la première fois je pense, je me suis fait avoir par [spoiler] l'intelligence artificielle Gerty, que j'imaginais en charge de protéger la mission, donc de tuer le héros, comme HAL 900 dans 2001, l'Odyssée de l'espace.

Avec somme toute peu de moyens, Duncan Jones a réussi une oeuvre intelligente et originale.