Spectre

(2015, de Sam Mendès)

James Bond est mis sur la piste d'une organisation criminelle très puissante, le Spectre, alors que les services secrets britanniques sont sur le point de fermer le programme des agents 00. Désavoué officiellement par sa hiérarchie, Bond va remonter peu à peu la piste et découvrir quels terribles secrets se cachent derrière le Spectre...

Après un Skyfall à bien des égards exceptionnels, Sam Mendès réalise un nouvel épisode solide mais bien plus conventionnel. La réalisation n'est pas désagréable mais peu inspirée : beaucoup de plans larges, assez répétitifs. Le plan-séquence d'ouverture, lors de la fête des morts à Mexico City est très bien faite, mais il manque un autre grand moment dans la suite du film. Les dialogues manquent aussi d'un peu de brillant. Il n'y a pas d'énorme manque, mais pas non plus de qualités remarquables. 

Le scénario reprend de nombreux éléments empruntés à la franchise, comme la poursuite dans la neige ou la base secrète du méchant. On pense aussi, pour l'intrigue, à Mission Impossible 5, auquel Spectre ressemble beaucoup (trop, même), qui marquait lui aussi le retour à un certain classicisme du genre. Heureusement, les interprètes sont bons, notamment Christopher Waltz, rôdé aux rôles de méchant depuis Inglorious Basterds ou le catcheur David Bautista en horrible brute (certes son rôle est muet, mais il a le physique de l'emploi !). J'ai apprécié aussi le retour de [spoiler] mister White, personnage qui de Casino Royale à Spectre aura gagné en épaisseur, passant de tueur anonyme à père torturé par le remords.

Au total, Spectre est divertissant et bien mené, sans être exceptionnel. Sur les quatre Bonds qu'il a tournés, on peut dire que Davis Craig en a trois de bons (seul Quantum of Solace est bâclé) : un score dont ne peuvent pas se vanter tous les interprètes de l'agent 007 ! Pierce Brosnan par exemple était bien dans le rôle, mais à l'exception de GoldenEye, les Bond où il a joué ne sont vraiment pas terribles.