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The Equalizer I et II

25 Août 2023, 00:29

(2014, d'Antoine Fuqua)

(2014, d'Antoine Fuqua)

Bob McCall est employé dans un grand magasin. Apprécié de ses collègues pour sa gentillesse et sa générosité, il ne parle jamais de son passé. Avec lui, c'est bonne humeur tous les jours. Insomniaque, il passe une partie de ses nuits à lire dans un café, s'identifiant à ces héros de romans qui, comme Don Quichotte, veulent jouer les chevaliers dans un monde où ils n'existent déjà plus. Dans ce café, Bob fait la connaissance d'une jeune femme, Teri, et comprend bientôt qu'elle a été réduite à la prostitution par la mafia russe.

 

Un soir, Teri finit à l'hôpital, grièvement blessée. Bob se rend alors au QG des mafieux et leur fait une proposition : 10.000$ contre la liberté de Teri. Les Russes se contentent de lui rire au nez. Bob est prêt à partir, quand de sombres instincts remontent en lui ; soudain, le brave homme redevient ce qu'il a été par le passé : un tueur professionnel, entre les mains de qui n'importe quel objet devient une arme de mort. En quelques secondes, il abat les Russes, laissant des mares de sang dans la pièce. L'oligarque qui dirige ces mafieux envoie une équipe spéciale pour enquêter ; à partir de là, c'est l'escalade dans la violence.

 

On peut faire le bien en aidant les gens, mais parfois aussi, en tuant certaines personnes de sang froid. Bob McCall - on l'aura compris - sait faire les deux. 

Quand Bob McCall tue, il asperge même de sang les saintes icônes russes !

Quand Bob McCall tue, il asperge même de sang les saintes icônes russes !

Le film est un peu long pour ce qu'il vaut (plus de 2h10), d'autant que l'intrigue ne présente aucune surprise. La tension est là au début, mais vers le milieu du film, l'attente se mue en impatience quand le héros retrouve d'anciens amis et parle de sa femme qui est morte, qu'il regrette toujours etc. Épargnez-nous cela. 

 

Dans les années 70, The Equalizer aurait pu être un sympathique petit film d'exploitation, avec sa dose d'hémoglobine réglementaire, et le tout aurait été bouclé en 1h30. Mais à notre époque, il semblerait qu'à moins d'1h40, un film soit un moyen-métrage... L'ensemble se laisse cependant bien regarder : Denzel Washington a toujours ce sourire charmeur et rassurant, tout en sachant basculer du côté obscur en quelques secondes.

 

La dernière scène d'affrontement dans l'entrepôt du magasin est très réussie. L'intérêt, quand on travaille dans une grande enseigne, c'est que les outils de bricolage et de jardinage deviennent autant d'armes pour abattre des mafieux de façon créative. On retiendra en particulier la pendaison par barbelés* ou bien le duel façon western au pistolet à clous. En tous cas, Bob McCall nous aura prouvé qu'on peut être un tueur professionnel tout en aimant lire Cervantès ou Hemingway dans le décor du fameux café de nuit d'Edward Hopper.

 

* Incidemment, cela me rappelle une scène d'un film de Chuck Norris, que j'ai dû voir sur Nanarland, où un intrus pénètre chez Chuck, et se fait prendre la cheville dans un piège à ours, et, hurlant de douleur, voit Chuck lui sauter dessus et lui asséner un bon crochet du droit. Pourquoi employer la violence une fois quand on peut l'employer deux fois ?... Je crois que c'est dans la série Walker Texas Ranger.

Edward Hopper, Nighthawks, 1942, School of the Art Institute of Chicago

Edward Hopper, Nighthawks, 1942, School of the Art Institute of Chicago

Dans The Equalizer 2, Robert McCall est devenu chauffeur de taxi à Boston. Mais notre héros ne peut pas s'empêcher de vouloir rétablir la morale et la justice partout où il passe, comme pour expier le mal qu'il a fait par le passé. Le scénario se disperse entre plusieurs intrigues et manque de la simplicité du premier. Cependant, la dernière scène d'affrontement dans une petite ville côtière est très bien : là aussi, c'est du western, mais en pleine tempête. 

The Equalizer I et II
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