Mission: Impossible – Dead Reckoning Part One

(2023, de Christopher McQuarrie)

Toujours à la tête du service secret Mission:Impossible, Ethan Hunt affronte une IA militaire qui s'est améliorée seule au point de devenir l'Entité, une machine consciente mais "amorale, apatride et dénuée d'émotions".

L'Entité est capable de manipuler toutes les images en ligne, menaçant de détruire la confiance dans l'information et au bout du compte, dans la vérité.

Après un début qui nous plonge dans le monde angoissant des technologies de surveillance, le film propose les scènes d'action qu'on peut attendre de ce genre de productions, notamment une poursuite dans Rome en Fiat Mini, et un excellent final dans l'Orient-Express : il s'y produira un meurtre, comme dans Agatha Christie, mais on peut aussi penser à Bons Baisers de Russie. 

Bombe à désamorcer, sous-marin russe façon A la poursuite d'Octobre Rouge, espions dans Venise la nuit... aucun ingrédient classique ne manque dans la recette du film d'espionnage, et surtout pas des moments aussi spectaculaires qu'audacieux, réalisés avec le moins possible de trucage, comme pour montrer que le vrai travail humain et la parcimonie dans les effets spéciaux nous protègent (au cinéma comme ailleurs) des illusions du tout-numérique, et que l'on plongerait dans un enfer de fausseté et de médiocrité si on laissait les ordinateurs tout faire.

Cette première partie dure plus de deux heures et demi, ce qui laisse tout le temps au réalisateur de développer les scènes d'exposition, l'écueil de ce genre de production étant l'abus d'action incessante. Au contraire, entre deux séquences trépidantes, on a droit à quelques appréciables dialogues entre les divers espions à la recherche du contrôle de la super-IA.

(Pendant le film, il m'arrivait de me demander pourquoi la Veuve Blanche n'était plus jouée par Léa Seydoux, alors que je confondais avec le personnage jouée par cette dernière dans le James Bond Mourir peut attendre. A ma décharge, les deux personnages portent des robes blanches. Et Léa Seydoux a joué dans le 4ème Mission:Impossible, Ghost Protocol. Mais je m'égare.)

Comme acteur et producteur de blockbusters, Tom Cruise déçoit rarement. Il reste la vedette mais -preuve de sa grande élégance - il n'hésite pas à mettre en valeur les seconds rôles, bons comme méchants. Ce nouvel épisode fait partie des meilleurs de la série, juste en-dessous du 4 (Ghost Protocol) et du 6 (Fallout) qui sont à mon sens les mieux écrits et les mieux ficelés de bout en bout.

Le personnage de Paris (Pom Klementieff) : virtuose du sabre, sbire du méchant, elle semble sortie d'un opéra baroque ou d'un cabaret burlesque, le visage figé comme si elle portait un masque japonais.