300

(2006, de Zack Snyder)

Pour repousser l'envahisseur Perse, le roi Léonidas de Sparte part à la tête de ses 300 meilleurs hommes. Face à une armée cent fois supérieure en nombre, les soldats vont mener une bataille épique au défilé des Thermopyles, qu'ils sont prêts à tenir jusqu'à la mort...

Du point de vue du spectacle, on est servi. La mise en scène, très sanglante, magnifie cet affrontement épique entre les fiers guerriers Grecs et les barbares Perse qui idôlatrent le grotesque androgyne Xerxès. 300 constitue le standard contemporain du film d'action à grande échelle, avec ses ralentis suivis de brusques accélérations pour bien souligner comment le Spartiate va transpercer le Perse de sa lance et faire gicler son sang à gros geysers...

300 aurait pu n'être qu'un film kitsch et assez ridicule, mais il réussit étonnamment bien à nous entraîner dans cette bataille démesurée. 

En revanche, l'idéologie véhiculée par le film est assez consternante : les Spartiates sont des brutes qui recourent à l'eugénisme sans état d'âme ; le seul des leurs qui est difforme comme Quasimodo est impitoyablement rejeté ; il trahira sa Cité au profit de l'ennemi, ajoutant la lâcheté à la laideur ; les barbares Perses sont débraillés, inhumains et ridicules dans leurs costumes de "terroristes" antiques. Difficile de ne pas y voir une transposition du combat des valeureux soldats Américains opposés aux hordes d'envahisseurs Iraniens...