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Mars Express

26 Novembre 2023, 16:41 Neon City cyberpunk Police partout justice nulle part

(2023, de Jérémie Perin)

(2023, de Jérémie Perin)

Au 22ème siècle, Aline Ruby est détective privée sur Mars. Elle a pour co-équipier Carlos, un "sauvegardé" : mort il y a cinq ans, ce dernier a eu sa mémoire numérisée et introduite dans un corps mécanique. Ils sont recrutés pour retrouver une étudiante de l'université Alan Turing, accusée d'avoir piraté des robots. En cherchant la disparue, Alice et Carlos découvrent un vaste programme clandestin destiné à pirater l'ensemble des androïdes de la planète. 

 

Un vrai bon film se reconnaît au fait que, pendant plusieurs minutes après la fin, on a encore l'impression d'être dans son univers : la salle de cinéma ressemble à une grande cabine d'une navette spatiale, le long couloir du multiplexe nous emmène à travers une station orbitale, les lumières aux néons des armoires de chips et de boissons semblent sortis de Blade Runner, et même les couloirs sales du métro, avec ses affiches déchirées, son clochard ivre et ses boutiques avec des mannequins immobiles, nous renvoie à Ghost in the Shell, comme si la vie était cinématographique.

 

Mars Express est une oeuvre originale, inventive, intelligente, qui fait vraiment honneur au genre. On en vient à se demander ce que cela ferait d'être un robot : pourrait-on avoir des émotions, pleurer ? Avoir un rapport sexuel ? Et que serait une religion pour robots ? 

 

Même si l'intrigue reste assez conventionnelle pour un film "cyberpunk", la réalisation nous réserve une invention presque à chaque plan, en jouant habilement sur la confusion entre le réel et le numérique, entre l'homme et la machine. Ainsi, lors de son enquête, Aline Ruby se tient à côté de l'étudiante qu'elle recherche, dans un laboratoire. On croit qu'elle l'a retrouvée mais cela semble étrange. On s'aperçoit alors que c'est une projection d'un enregistrement. Il y a aussi le ciel bleu de Mars (ce n'est pas un gros spoiler) dont on découvrira que c'est un écran. Ici, on ne peut que penser au Truman Show.

 

Mars Express introduit aussi la notion d'êtres organiques artificiels, héritiers de ce qu'on commence à appeler aujourd'hui, l'intelligence organoïde (j'avais vu une invention similaire dans le jeu vidéo VirtuaVerse). Le point faible évident me semble être les voix : les doubleurs ne semblent pas inspirés. Leurs intonations sont souvent monocordes, ils semblent réciter leur texte et peiner à se mettre dans la peau de leurs personnages - à moins que cela ne soit fait exprès pour que les humains ressemblent à des robots. Reste que les voix manquent de vivacité, sauf peut-être celle de Carlos le "sauvegardé", justement, personnage qui nous émeut plus que les humains. La fin est vraiment très belle, à la fois angoissante et merveilleuse.

Mars Express
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